Le jeudi 22 avril 2021, les élèves de 2nde se sont rendus à la médiathèque pour une séance différente en participant à un atelier d’écriture à relais au cours duquel, tour à tour, les élèves, par groupe de cinq, devaient poursuivre l’écriture d’un texte sur le thème proposé par leur professeur de lettres : Écrire un début de roman naturaliste, à la manière de Émile Zola….
Cet exercice d’écriture spontanée était compliqué puisque les élèves n’avaient que 5 minutes pour poursuivre les textes en cours, tout en conservant le style romanesque de Zola et du roman réaliste…
L’écriture spontanée c’est laisser la main écrire ce qui vient spontanément dans la tête et transformer la réalité en même temps qu’on la découvre à travers les phrases qui surgissent devant nous.
Voici les incipit d’une trentaine de lignes produits par les élèves… Ont-ils réussi à restituer la manière de Zola… ?
Groupe 1 – 2nde C.C.
Félix se promenait sur l’Avenue Duchiron, pas à pas, les bras derrière son dos, le dos penché et la tête basse. Il observa cette grande route, les magasins, les pâtisseries, la boulangerie, aucun signe de Florence, sa grand-mère. Pourtant, elle lui avait bien dit qu’elle serait là à 16h.
Félix commençait à s’impatienter, pensant à tout ce qui aurait pu se passer. Mais, qu’est-ce qui se passerait si sa grand-mère avait été agressée et violentée? Ou, peut-être, avait-elle tout simplement oublié qu’ils avaient un rendez-vous ce jour-là, à cette heure-là, car, avec les années, la tête commence à se perdre…
Le temps continue à passer et sa grand-mère n’arrivait toujours pas au rendez-vous. Alors, Félix décida de l’appeler, mais elle ne répondait pas. Il décida donc de partir à sa recherche.
Ses vieux chaussons ne lui laissaient même pas faire un pas. Son chemisier était troué. Mais pourtant, il avait besoin de sa grand-mère. Est-ce normal pour un jeune môme d’être aussi dépendant de sa grand-mère? Il voyait pourtant la raison… Sans elle, il ne serait jamais arrivé là où il était. Et, sans elle, il ne pourrait plus non plus progresser.
Il n’aimait pas son travail de plombier, on lui payait une misère, il en avait marre. La rue était enragée, marquée par un hiver cruel, les arbres nus et minces se secouaient légèrement poussés par le vent. Mais où était sa grand-mère?
Beatriz, Juliette, Marina, Naomie et Sofia
Groupe 2 – 2nde C.C.
C’était le matin, dans le port de Ruben Blades, à Cuba. Le chaos et la peur régnaient dans cette ambiance. Federico fuyait avec plus de cent cubains vers les États-Unis. Il avait pour objectif d’échapper avec sa famille de la révolution communiste de son pays. Juan, le plus petit, pleurait.
Tandis que Federico essayait de faire tout son possible pour aller plus vite car la police était à leurs trousses. José, l’aîné, se traînait et se plaignait du soleil et de la chaleur.
Ils continuaient silencieusement et avançaient vers le quai. La petite embarcation arrivait au port. Ce petit bateau les emmènerait vers un monde meilleur, mais, avant, il fallait traverser le dangereux océan Atlantique.
Ce que personne ne savait, c’était que Federico, qui portait plus de 100.000 pesos, portait aussi 5 kg de drogue…
Alba T., Nico S., Raphaël P., Santiago M., Victor T.
Groupe 3 – 2nde C.C.
Un voyage sans fin. José traversa la gare où il trouva le cadavre d’une petite vieille allongée sur les rails du train. La vieille dame était allongée, les bras croisés. Elle aurait pu paraître paisible si ce teint bleuté sur son visage ne nous avait pas rappelé ce qu’était la mort qui venait de l’emporter. José appela rapidement au secours, mais il était tard et la nuit régnait. Il venait de sortir de sa mine dans laquelle il souffre. Il était très fatigué mais il alla quand-même à son secours. Elle était morte mais il l’a sorti des rails. En la prenant par les bras, l’un de ses deux bras se décrocha de son corps et José partit en avant avec le bras de la dame… Il se sentit triste et se souvint des derniers mots de son grand-père: “la mort est sûrement un voyage merveilleux puisque personne n’en est jamais revenu.” José retrouva le sourire et dit à voix haute “n’en est jamais revenu” avant de jeter le corps sur les rails, au loin…
Clara, Eduardo. Guirmaï, Noa et Youssef
Groupe 4 – 2nde C.C.
Il était 8h pile du matin et le train n’était toujours pas arrivé. Il avait exactement 13 minutes de retard.
Jean était tout seul avec son sac à main. Il ne faisait que regarder sa montre à poche. L’air froid du matin et le brouillard remplissaient la gare. Il était tout seul et il pensait à toutes les expériences et les moments merveilleux qu’il allait vivre avec Emilie, une jeune fille blonde, aux yeux bleus et à la peau très claire qu’il avait connue à Paris, lors d’un voyage universitaire.
Depuis quelques semaines, il avait planifié leur merveilleuse rencontre et il avait hâte. Le train arriva, nerveux, il monta et s’assit à la première place vide qu’il trouva. Après avoir jeté un coup d’œil à sa montre, il constata qu’il ne lui restait que deux heures pour revoir l’amour de sa vie.
Il pensait à la chance qu’il avait eu de connaître Émilie, c’était une surprise, elle ne savait pas qu’il arrivait, qu’ils se verraient enfin… Cela faisait un an et demi qu’ils ne s’étaient pas vus. Plein de questions perturbaient sa tête, il était obsédé par la demander en mariage. Ils étaient jeunes mais fort amoureux l’un de l’autre. Quand il arriva devant chez elle, personne! Il l’attendit des heures et des heures…puis se décida à demander à une voisine, fort aimable, où était-elle donc? Elle lui répondit que la dernière fois qu’elle l’avait vue, elle montait dans un camion de pompier. Alors, il parcouru tous les hôpitaux de la ville pour essayer de la retrouver… jusqu’à l’hôpital Saint-Honoré où il apprit qu’elle s’était suicidée.
Enzo H., Inés A., Inès G., Lorena F., María C.-S.
Groupe 5 – 2nde C.C.
La nuit était sombre, on entendait seulement le bruit que faisaient les grillons, quand soudain, un homme se fit entendre au-dessus des autres bêtes. C’était un homme grand, un homme fort, mais un homme fatigué qui venait de terminer son travail. Il était charpentier, se levait tôt le matin, vers 6h30, pour commencer une longue journée. Il prenait le train à 7h00 et commençait sa journée de travail à 7h30.
Un jour, cet homme, qui s’appelait Jean, reçut une commande très particulière. Il devait tailler cinq petites figures représentant une famille. L’homme travaillait jour et nuit pour terminer son travail mais, son labeur lui semblait de plus en plus compliquée car il voyait à travers ces figures la famille qu’il aurait pu avoir, celle qui ne connaîtra jamais…
Au fur et à mesure que la date de remise s’approchait, il se sentait de plus en plus misérable. Il essayait de finir son travail mais, à chaque fois, les larmes remplissaient son visage pâle.
Des flash-backs passaient par ses yeux et il pensait à l’accident, à la famille qu’il aurait dû avoir mais qu’il, par sa faute, ne connaîtra jamais!
Álvaro D.S., Beltrán A., Greta H., Nicole L., Noémi D.M.
Groupe 6 – 2nde C.C.
Il était cinq heures du matin. Jean, ponctuel et pressé comme toujours, été déjà installé sur le quai de la gare en attendant l’arrivée de son train. Il était arrivé vingt minutes avant, par précaution.
Des gens frissonnaient dehors, l’hiver se faisait noter, mais, lui avec son grand manteau, avait également prévu cette basse température.
Il regarda sa montre encore une fois, c’était déjà au moins la dixième fois qu’il la regardait. Et, le train arriva. Jean monta dans le troisième wagon. Une fois dedans, il enleva son grand manteau de fourrure et le déposa sur le siège d’à côté. Il sortit un grand journal qu’il avait acheté à l’entrée principale de la grande gare, à un petit enfant qui vendait la une du jour: “Une nouvelle révolte des ouvriers”. Et, par la fenêtre embuée, il regardait avec un sourire mélancolique, les personnes qui lançaient leurs derniers adieux aux passagers du train. Ce train était étroit et très long mais, Jean avait pris les sièges de luxe. Jean adorait regarder par la fenêtre car, depuis celle-ci, on voyait la prairie avec ses vastes et géantes montagnes, avec ses troupeaux de vaches dans l’herbe. La nature le passionnait et c’est pour cela qu’il voyageait. Vers la campagne éloignée de tous, il voulait s’échapper de sa vie actuelle, l’agitation, les mouvements et la vitesse de la capitale avaient fini par peser et le fatiguer. Il laissait tout derrière lui: sa famille, ses amis et surtout ses ennemis. Ainsi, regardant les champs par la fenêtre, il pensait comment il avait pu en arriver là. Deux semaines plus tôt…
Beltrán A., Hector A., Iñigo B.P., Théo G.
Groupe 1 – 2nde A.F.
J’étais à la gare entouré de passants. J’entendais tout à coup le train arriver, les passagers sortaient en courant pressés par le temps. Je me sentais minuscule en comparaison à la foule qui s’étendait. C’est à ce moment que je m’arrête et prends de la perspective. Je me trouvais seul, debout, au milieu du quai, entouré de plusieurs centaines de personnes qui passaient frénétiquement. Ils étaient aveugles, de tout, ils ne sentaient pas, ils ne regardaient pas. Ils sortaient de chez eux avec l’idée d’arriver à leur destin, et ils regardaient devant, sans dévier de leur regard, comme des trains, qui ne sortaient pas de la voie depuis le début jusqu’à la fin du voyage. Ces personnes, en plus d’être aveugles, étaient sourdes mais produisaient des sons comme des trains: « Piii , Piii !!!”.
J’avais peur, tellement peur que j’avais décidé d’acheter un casque pour que personne ne me regarde dans la gare. C’était l’heure, le moment était arrivé. J’écoute les bruits “ RACATARACATAAAA!!!!”. J’avais tellement peur que toutes les dix minutes je voulais aller aux toilettes.
Une fille très belle me regardait, je voulais avoir des enfants avec elle, son prénom était Eustakia.
Greta Marginet, Leire Rey, Marco Zulueta, Pablo Siguero et Beatriz Moreno
Groupe 2 – 2nde A.F.
C’était un jour nuageux, la boue commençait à surmonter les escaliers de sa maison. C’était l’heure, il devait partir à la mine avec son sac qui contenait seulement un peu de pain et une bouteille d’eau. C’était un jour comme un autre, un jour triste et son principal objectif était de descendre dans cette mine pour rapporter du charbon et gagner quelques sous pour pouvoir manger. Par contre, les conditions des mines ne s’amélioraient pas et il y avait toujours des accidents. Mais il devait le faire. Il n’y avait pas un autre moyen. Lorsqu’il arriva vers la mine, il sentit que son corps était déjà épuisé des travaux continus des jours précédents…
Maria Sistach, Marcos Moñiz, Carmen Mimó, Rodrigo Ortega et Sol Perales
Groupe 3 – 2nde A.F.
Jacques marchait d’un pas pressé vers la seule lumière visible à l’horizon. Il était 4h du matin, et le froid glacial, qui pénétrait par son pantalon et sa chemise déchirés, glaçait sa peau irritée et malade. La solitude l’ennuyait plus que tout, même s’il se distrayait un peu en se battant contre le vent qui tentait de lui arracher son chapeau.
Jocelyn, un ami de son défunt frère, devait déjà l’attendre au point de rendez-vous- Il était en retard, il avait eu quelques difficultés à s’échapper de son foyer sans réveiller sa femme et ses enfants. Mais, il tenait énormément à ce rendez-vous avec le gérant de l’usine. Un rendez-vous qui pouvait changer sa vie ainsi que celle de sa famille, une vie de précarité, une vie difficile.
Il travaillait dans la mine, et gagnait très peu de sous, la quantité suffisante pour apporter le pain à la maison, et parfois, même pas, car il préférait assouvir sa soif d’alcool plutôt que de nourrir sa famille.
Nizar, Chloé, Alejandra, Luis et Bachar
Groupe 4 – 2nde A.F.
Le soleil commençait à se lever à Plassans. Le ciel était clair, aucun nuage dans le ciel. Les trains commençaient à partir de la gare, beaucoup de personnes attendaient. Pierre regarda les personnes passer depuis son poste, il était extrêmement fatigué puisqu’il n’avait pas pu dormir la veille avant de se rendre à la gare. Enfin, son camarade arriva pour prendre son tour. Pierre était soulagé de pouvoir enfin rentrer chez lui. Sur le chemin, il trouva deux enfants en train de crier et de se battre. Celui-ci s’approcha et attrapa les deux enfants, qui avaient l’air bien misérables. Pierre compris tout de suite l’origine du problème. Il se battait pour un quignon de pain. Pierre attendit et alla dans une boulangerie où il acheta une baguette de pain pour les deux.
Daniela Delcher, Clara Cerezo, Alejandra Ballesteros, Paul Altobelli et Salvador Gómez